
Nom : Gui, Viscum album
Noms populaires : Blondeau, bois de la Sainte-Croix, bouchon, gillon, verguet, vert du pommier.
Famille : Santalacées Loranthacées
Origine : Europe, Asie et Afrique du Nord
Reconnu pour ses vertus médicinales, le gui doit être néanmoins utilisé avec prudence en raison de sa toxicité. Sa floraison a lieu de mars à mai, mais se sont ces feuilles et les jeunes tiges qui sont utilisées en phytothérapie.
La gui un symbole puissant depuis des siècles, et est incarné chaque hiver à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le gui prend place dans les foyers où ses rameaux toujours verts évoquent, notamment, l’espoir. Symbole d’immortalité parce qu’il est toujours vert et reste vivant quand l’arbre qui le porte paraît mort. Dès l’époque gauloise, on a exploité les propriétés thérapeutiques de cette plante atypique, suspendue entre ciel et terre ; en effet, le gui ne sait pas extraire les substances nutritives du sol.
Le gui est une plante parasite qui ne pousse pas dans la terre. Elle ne possède pas de racine et se fixe plutôt sur des écorces d’autres arbres dont elle absorbe la sève.
LEGENDES, MYTHES, CROYANCES ET RITES ANCIENS
Plante aérienne… Plante des esprits.
Durant l’Antiquité, pour les Celtes et les Gaulois, la plante était magique et surtout sacrée. Les druides considéraient le gui comme une plante sacrée, symbole d’immortalité de l’âme. Lors d’une cérémonie religieuse tenue six lunes après le solstice d’hiver pour fêter le retour de jours plus longs annonçant la « renaissance » de la nature, un druide vêtu de blanc grimpait à la cime d’un chêne et récoltait à l’aide d’une serpe en or touffes et rameaux. Ceux-ci devaient être recueillis dans un drap blanc avant qu’ils ne touchent le sol pour conserver leur pouvoir magique. Le rite était consacré par le sacrifice de deux bœufs blancs. La nouvelle année débutait.
On suspendait alors le gui dans les maisons ou on le portait sur soi. C’était une panacée : le gui chassait les mauvais esprits, purifiait l’âme, guérissait le corps, neutralisait les poisons, assurait la fécondité des troupeaux, permettait de voir les fantômes et de les faire parler !
Conserver cette plante dans la maison en hiver était une invitation aux bons esprits de la forêt à venir y trouver refuge. De là, peut-être, la coutume de suspendre le gui dans les maisons au temps des fêtes.
Afin de préserver le peuple des maladies et d’assurer la fertilité, le gui était trempé dans l’eau avant d’être conservé dans les temples et dans chaque foyer.
Le gui était tout simplement considéré comme
« la plante qui guérit tous les maux ».
À une autre époque, chez les moines, une légende dit que le gui était autrefois un bel arbre jusqu’au jour où son bois servit à la fabrication de la croix du Christ. Cela le condamna à ne devenir plus qu’un ridicule sous-arbrisseau parasite. C’est pour cette raison qu’il est également appelé « Bois de la Sainte Croix ».
Une légende serbe racontait qu’un trésor était caché au pied de l’arbre portant du gui.
Chez les Grecs, des pouvoirs magiques étaient reconnus au gui, où il était associé à Hermès, grand messager de l’Olympe mais aussi dieu de la santé.
La légende de s’embrasser sous le gui : plusieurs origines
Une légende scandinave veut que le dieu soleil Baldut ou Balder Dieu de la Lumière et de la Beauté, fils d’Odin et de Frigg, supposé invulnérable, ait été tué par une flèche fabriquée avec une tige de gui par le démon Loki, un être malfaisant. Une mort qui est à l’origine de la fin du monde ! La mère du dieu soleil, Preyla, implorant aux autres dieux son retour à la vie, promit d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Celui-ci devint le symbole de l’amour et du pardon.
Une vieille coutume de Grande-Bretagne autorise les jeunes gens à embrasser les jeunes filles sous le gui. La première demoiselle qui passe sous la branche sacrée se marie dans l’année !
Une autre légende dit que lorsque des ennemis se rencontraient sous une branche de gui dans la forêt, ils devaient déposer les armes et observer une trêve jusqu’au lendemain.

PROPRIETES MEDICINALES
Le gui autrefois
Durant l’Antiquité, le gui jouissait déjà d’une solide réputation de remède universel auprès des Grecs et des Celtes.
Le gui était employé pour traiter :
- L’hypertension artérielle ;
- L’athérosclérose ;
- L’épilepsie ;
- Les symptômes de la ménopause ;
- L’infertilité ;
- Les états nerveux ;
- L’asthme ;
- Le mal de tête ;
- La dermatite.
Il était recommandé pour régulariser les activités glandulaires, le rythme cardiaque et la digestion en particulier.
Hypertension artérielle et athérosclérose
La phytothérapie traditionnelle a surtout conservé l’usage de la plante pour traiter l’hypertension artérielle et pour prévenir l’athérosclérose, notamment en Europe occidentale, mais également en Bulgarie, en Turquie et au Mexique.
Les experts estiment généralement que l’action du gui sur les vaisseaux sanguins et sur la circulation du sang tient principalement à ses propriétés vasodilatatrices.
Hypotensives
Durant l’Antiquité, le gui fut utilisé pour ces propriétés anxiolytiques lui permettent de soulager les maux de tête, les angoisses et l’hyperactivité des enfants mais aussi contre l’épilepsie.
Anti scléreux et immunostimulant
Les effets immunostimulant et antiscléreux du gui seraient liés aux amines, aux saponosides et aux viscotoxines qui le composent. Les baies contiennent un arabinogalactane aux propriétés immunostimulantes.
Pathologies lésionnelles
Notamment la feuille de gui. L’organisme souffrant d’une surcharge permanente, les émonctoires s’épuisent, l’hypertension, sur fond d’artériosclérose, tente de se soulager par des saignements et l’urée grimpe. L’hyperacidité tissulaire commande un tamponnement constant du sang qui cherche les minéraux dans la masse osseuse. Le système nerveux souffre. À la fin, la cellule déclare forfait en s’écroulant dans un processus cancéreux. Il y a « solidification » des tissus.
Douleurs arthritiques
En Médecine traditionnelle chinoise, le gui est utilisé pour soulager les douleurs arthritiques. On utilise en occident, aussi le gui contre les maladies articulaires inflammatoires dégénératives, telles que la polyarthrite rhumatoïde.
En 1921, le scientifique et philosophe Rudolf Steiner, fondateur du mouvement anthroposophique, émit l’hypothèse que la plante pouvait être utile pour le traitement du cancer.
Les principes actifs
La feuille de gui contient de nombreuses substances intéressantes comme des triterpènes, des stérols, des amines (choline, acétylcholine, tyramine, histamine), des phénols, des lignanes et des flavonoïdes, mais aussi et surtout certaines molécules spécifiques, comme la viscotoxine, la lectine, ainsi que des alcaloïdes
Ce sont les baies qui comportent de la viscotoxine, substance très toxique pour l’organisme.
La viscine une substance intéressante et extraite du gui.
- À forte dose, elle peut ralentir dangereusement le rythme cardiaque, causer des convulsions, accroître la pression artérielle, provoquer un avortement.
- À faible dose, des effets bénéfiques sont notés sur les personnes souffrant d’hypertension et de maladies cardiaques ;
Il semble donc que la dose ingérée soit critique. De plus, la toxicité du gui serait variable selon l’hôte et son métabolisme au moment de la récolte. L’utilisation du gui nécessite un avis médical.
En effet, l’ingestion de dix baies peut provoquer des troubles nerveux, digestifs et cardiovasculaires mortels.
Le gui est également constitué de choline, un micronutriment non toxique, d’acide phosphorique, de flavonoïdes, d’acides aminés, de potassium, de magnésium et de vitamine C.
Du fait de la sensibilité à la chaleur de certains principes actifs, il est nécessaire de préparer les macérats à froid. L’action du gui se développe sur plusieurs semaines et son emploi, en raison de sa potentielle toxicité (neurologique en particulier), nécessite un avis médical éclairé.
LA LEGISLATION FRANÇAISE N’AUTORISE PAS LA LIVRAISON, LA VENTE NI L’UTILISATION DE CETTE PLANTE EN FRANCE.
POUR INFORMATION UTILISATION ET USAGES MEDICINALES
Attention, les baies de gui sont toxiques, entrainant des troubles digestifs et cardio-vasculaires, s’avérant mortels dans de rares cas.
Les feuilles de gui à des fins thérapeutiques s’utilisent sous la supervision d’un thérapeute dûment formé et je rappelle qu’elles ne se vendent plus en herboristerie. Le gui n’est pas utilisé en France
Les dosages ci-dessous sont donnés à titre indicatif seulement mais pas fait pour être utilisés sans prescription par un thérapeute spécialisé.
En usage interne du gui est limité aux feuilles et aux tiges s’utilise fraîches ou sèches, car les fruits sont toxiques.
Hypertension artérielle légère (traitement) et athérosclérose (prévention)
- Macération : faites macérer 2 c. à thé de feuilles séchées et hachées finement dans 500 ml d’eau froide durant 10 à 12 heures. Filtrez et prenez deux tasses par jour ;
- Infusion : faites infuser durant 10 minutes de 1 c. à 2 c. à thé de feuilles séchées et hachées dans 250 ml d’eau bouillante. Prenez deux tasses par jour ;
- Teinture (1:4 – 40 à 50 % d’alcool) : prenez de 10 à 60 gouttes, trois fois par jour ;
- Extrait fluide (1:1 – de 25 % à 50 % d’alcool) : prenez de 25 à 60 gouttes, trois fois par jour.
Autres usages tirés de la littérature :
Vertiges, bourdonnements d’oreille, ménorragie, hémorragies congestives, Troubles de la ménopause
Asthme, coqueluche
Angoisse, épilepsie, crises nerveuses, maux de tête, manque de concentration
Congestion des voies urinaires
Néphrite chronique, douleurs rhumatismales
En usage externe :
En cataplasmes de feuilles pour
Leucorrhée
Goutte, sciatique, rhumatismes
Engelures, crevasses
Précautions et contre-indications du gui
RAPPEL L’utilisation du gui à des fins thérapeutiques doit se faire sous la supervision d’un thérapeute dûment formé mais pas en France !
Contre-indications
Vous ne devez en aucun cas utiliser de gui dans les cas suivants :
Durant la grossesse ou l’allaitement ;
Si vous êtes allergique au gui.
Effets indésirables
Par voie orale, le gui peut être toxique lorsqu’on dépasse les dosages.
L’ingestion accidentelle de jusqu’à trois fruits entiers ou deux feuilles entières de la plante semble sans danger. L’ingestion de plus grandes quantités peut causer des troubles gastro-intestinaux et cardiaques.
La consommation de grandes quantités peut même causer le coma ou la mort.
Interactions avec le gui
Avec des médicaments
Le gui peut également interagir avec les médicaments contre l’hypertension et l’arythmie cardiaque et entraîner des baisses de la tension artérielle.
LES RECHERCHES SUR LE GUI
En 1921, le scientifique Rudolf Steiner, le père de l’anthroposophie émet l’hypothèse que le Gui peut être une plante bénéfique dans le traitement contre le cancer, par injection sous-cutanée de préparations à base de Gui.
Aujourd’hui, des études menées dans des laboratoires suisses cherchent à démontrer que ses composants activeraient le système immunitaire et inhiberaient les tumeurs cancéreuses.
Aujourd’hui, en Allemagne et en Suisse, ses extraits sont prescrits en complément de certaines pratiques anticancéreuses, essentiellement pour stimuler les défenses immunitaires. Mais attention, tout est question de dosage ! La plante médicinale peut rapidement provoquer l’effet inverse…
La « viscumthérapie » : accompagner le cancer avec le gui fermenté
Depuis plus d’un siècle, Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, a suggéré l’utilisation, avec d’un produit issu de la fermentation bactérienne du gui comme complément d’appoint aux traitements anticancéreux. C’est ce que l’on appelle la « viscumthérapie ». Aujourd’hui couramment employée en Allemagne et en Suisse comme traitement d’appoint dans la gestion de plusieurs types de cancers et de leurs effets secondaires sous forme de préparation injectable pour les patients atteints d’un cancer
En effet, la feuille de gui contient de nombreuses substances intéressantes comme des triterpènes, des stérols, des amines (choline, acétylcholine, tyramine, histamine), des phénols, des lignanes et des flavonoïdes, mais aussi et surtout certaines molécules spécifiques, comme la viscotoxine, la lectine, ainsi que des alcaloïdes qui aident à lutter contre la prolifération des cellules cancéreuses. Les viscotoxines que le gui contient stimuleraient les défenses immunitaires et ralentiraient le développement de tumeurs tout en apportant davantage de bien-être aux malades.
Ce sont ouvrèrent en Suisse et en Allemagne, des cliniques médicales vouées à l’application de cette thérapeutique. La pratique s’est depuis intégrée à la médecine officielle de quelques pays européens. Ces préparations prescrites sur ordonnance sont très populaires pour ralentir la progression du cancer.
Dans certains pays d’Europe, en Suisse et en Allemagne notamment, il existe une foule de préparations à base d’extraits de gui sous forme de solutions injectables.
Ces extraits peuvent différer considérablement les uns des autres. Certains ont une teneur normalisée en lectine, d’autres sont fermentés à l’aide de bactéries lactiques, additionnés de certains minéraux ou dilués suivant les principes homéopathiques.
De plus, il faut distinguer sur quel hôte on a cueilli le gui que renferme un produit : pommier, pin, chêne, orme.
Le reste de l’Europe a mené de nombreux essais cliniques visant à évaluer l’efficacité du gui administré par injection sous-cutanée, pour réduire les tumeurs cancéreuses ou en ralentir la progression.
Le plus souvent, on a utilisé le gui en plus du traitement classique (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie) et l’on a comparé son effet à celui du traitement classique seul.
Si les études ne sont pas toutes concluantes, plusieurs d’entre elles montrent que l’extrait de gui est associé à un meilleur taux de survie des patients et permet de diminuer les effets secondaires des traitements du cancer, notamment en réduisant la fatigue et en améliorant la résistance et la qualité de vie globale ainsi que leur performance immunitaire. Ces effets semblent plus marqués sur le cancer du col de l’utérus et plus discrets sur des cancers comme celui des poumons.
Cependant, les chercheurs qui les ont analysées déplorent la présence de multiples faiblesses méthodologiques (pas de placebo, pas de traitement à l’aveugle, analyse statistique déficiente) et de résultats parfois contradictoires ou non concluants.
Cependant, plusieurs essais récents ont été publiés. Leurs résultats indiquent que les injections sous-cutanées d’extraits de gui peuvent améliorer la qualité de vie des patients. Elles pourraient aussi augmenter leur temps de survie.
Il est donc difficile de tirer une conclusion claire quant à l’efficacité du gui pour traiter le cancer.
🙏Prenez soin de vous
Virginie😘
Sources
« Mistletoe in the treatment of cancer patients », Bundesgesundheitsblatt – Gesundheitsforschung – Gesundheitsschutz, mai 2020.
« A Systematic Review and Meta-Analysis on the Survival of Cancer Patients Treated with a Fermented Viscum album L. Extract (Iscador): An Update of Findings », Complement Med Res, 2020.
« Mistletoe therapy in oncology », Cochrane Database of Systematic Reviews 2008, Issue 2.
« Le gui (Viscum album) depuis 100 ans dans la thérapie oncologique », Phytotherapie Europeenne, juin 2017.
« Viscum album L. Therapy in Oncology – an Update on Current Evidence », Complement Med Res., mars 2022.
Bibliographie
Secrets d’une herboriste. Marie-Antoinette Mulot, éditions du Dauphin, 2015
Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Paul Fournier, éditions Omnibus, 2010
Livre des bonnes herbes. Pierre Lieutaghi, Actes Sud, 1999
Précis de phytothérapie : Essai de thérapeutique par les plantes françaises. Henri Leclerc, Masson et Cie Editeurs, 1935
La phytothérapie : Se soigner par les plantes. Docteur Jean Valnet, Hachette, 1968
La santé à la pharmacie du Bon Dieu. Maria Trében, Ennsthaler, 2000